Fite

2022 - IMAGINE

artiste

Amina Agueznay

Née en 1963, à Casablanca (Maroc).
Amina Agueznay s’est orientée vers des études d’architecture, diplômée en 1989. Elle a poursuivi plusieurs travaux d’architecte aux États-Unis dans les années 1990. En parallèle, elle a suivi un cours de joaillerie qui a marqué son travail artistique. Puis elle revient au Maroc et son travail s’achemine vers un univers entre le design et l’art. Elle collabore avec des artistes pour concevoir des bijoux. À la demande du ministère de l’artisanat marocain, elle crée des ateliers de professionnalisation pour les artisans. Elle s’engage dans la voie de la transmission. Elle intègre les techniques des artisans dans son approche artistique. Elle conjugue techniques d’architecture/bijouterie/orfèvrerie avec les savoir-faire ancestraux des tisserandes marocaines. Elle fait disparaître les barrières entre art et artisanat.
artiste

Garance Alves

Née en 1993, à Clermont-Ferrand (France).
Elle vit et travaille à Bruxelles (Belgique) et Clermont-Ferrand (France). Elle obtient en 2015 un Diplôme National d’Art Plastique, à l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole. En 2017, elle valide un Master en Dessin, à l’École Supérieure des arts visuels de la Cambre à Bruxelles (Belgique). Son travail pluridisciplinaire tourne autour du concept de « seconde peau ». Elle travaille à partir d’objets du quotidien et en particulier de vêtements, envisagés comme des vecteurs de fragments d’histoires, révélant en partie leurs propriétaires. Son œuvre prend racine dans la représentation de l’absence du corps humain avec plusieurs techniques : dessin, photo, installation. Elle semble collectionner nos absences physiques, laissant naître en nous un sentiment d’insécurité.
artiste

Joël Andrianomearisoa

Né en 1977, à Antananarivo (Madagascar).
Il vit et travaille à Paris, en Creuse et à Madagascar. Il se forme à l’École d’Art de Madagascar et obtient dans les années 2000 un diplôme de l’École Spéciale d’Architecture de Paris. Son travail s’exprime à travers différents médiums et matériaux, cherchant à donner forme à des récits non explicites, souvent abstraits. Son approche plurielle – de la sculpture aux installations, de l’artisanat aux écritures, du textile aux collaborations inédites – s’inspire de ces essences malgaches aux influences diverses. Imprégnées d’expériences émotionnelles complexes, ses œuvres délicates et ambiguës sont comme des exercices en constante évolution. Elles prennent en compte l’esthétique et l’architecture des sentiments que nous percevons tous mais n’arrivons pas à nommer. En 2019, il représente Madagascar à la Biennale de Venise. Il inaugure deux sculptures publiques à Antananarivo en 2021 avec la complicité du Fonds Yavarhoussen. Il est fondateur et directeur artistique de Hakanto Contemporary à Antananarivo, espace indépendant pour artistes soutenu par le Fonds Yavarhoussen.
COMPAGNIE

Cie Anou Skan

Compagnie de danse créée en 1993 et basée à Lyon (France)
fondée par Sophie Tabakov et Laurent Soubise. Sophie Tabakov s’est formée à la danse contemporaine, à la danse classique et au chant. En 2003, elle s’initie à la Danse du Tournoiement, qu’elle poursuit avant d’enclencher une pratique régulière et autonome, au sein de la compagnie Anou Skan et de développer une pratique originale, avec Laurent Soubise, tissée de toutes ses expériences et croisements artistiques. Elle apprend le daf, l’instrument sacré qui accompagne la Danse du Tournoiement. Anou Skan mêle la rencontre avec les cultures du monde, la transmission et la création, avec des thématiques philosophiques et poétiques principalement autour de l’exil et du mouvement. L’objectif de la compagnie est la création d’évènements publics multiculturels utilisant la danse, le chant, la lumière ou encore le silence.
GROUPE

Baltos Kandys (White Moths)

Le groupe White Moths, en français « Les mites blanches », est composé de six artistes textiles (Austė Jurgelionytė-Varnė, Karolina Kunčinaitė, Miglė Lebednykaitė, Laura Pavilonytė-Ežerskienė, Rasa Leonavičiūtė, Julija Vosyliūtė) qui travaillent ensemble depuis 1998.
De 1995 à 2001-2002, les membres du groupe ont étudié à l’Académie des Arts de Vilnius, au département textile. Elles sont titulaires de diplômes de licence et master en art. Elles conçoivent des expositions, des événements éducatifs et des scénographies de projets. Le nom du groupe évoque le feutre fait et peint à la main constituant des objets en 3D. Leurs créations comprennent des objets grand format comme des sculptures et des petits formats pour des intérieurs ou des espaces ouverts. Elles remplacent souvent les champs graphiques et les ornements traditionnels par des couleurs vives et contrastées. Elles expérimentent des technologies de peinture de la soie ou de la laine. Le feutre devient objets sculptés, compositions, installations, photographies, vidéos et accessoires divers.
artiste

Vanessa Barragão

Née en 1991, à Albufeira (Portugal)

Vanessa Barragão a suivi des études de stylisme à Lisbonne. Elle a choisi de se concentrer sur le domaine textile et les savoir-faire ancestraux. Marquée par la dégradation écologique des fonds marins et l’impact polluant du secteur textile, elle adapte son travail aux besoins de l’écologie. Elle utilise des résidus textiles récupérés pour alerter sur l’état de la nature qui nous entoure. Elle s’inspire des récifs coralliens pour créer des univers picturaux presque magiques, utilisant le crochet, le macramé, le tissage, la broderie, le tricot pour explorer les traditions textiles. Elle « essaie d’inciter les gens à changer afin d’aider à améliorer la santé de notre terre ». 

artiste

Elisabeth Berthon

Née en France. Elle vit et travaille à Lyon (France).
Après des études de modélisme à la Chambre Syndicale de la Haute Couture, elle exerce au sein des Maisons Saint-Laurent et Lagerfeld (Chanel). Puis elle crée sa griffe Lola Bastille. Au cours d’un voyage autour du monde en voilier, elle découvre en Nouvelle-Zélande le feutre de laine fait à la main. Depuis, elle travaille cette matière et est devenue l’une des rares feutrières françaises, reconnue pour les qualités esthétiques et techniques de sa production fait main. C’est un processus lent, qui requiert concentration, énergie physique et connaissances techniques auxquelles elle s’est formée auprès d’éleveurs, filateurs, tondeurs et feutrières. La traçabilité des laines qu’elle utilise est capitale pour elle. Elle fabrique des vêtements et objets à partir d’un nouveau procédé d’impression végétale et de teinture botanique écologique.
artiste

Eglė Ganda Bogdanienė

Née en 1962, à Vilnius (Lituanie).
Elle est diplômée de l’Académie des arts de Vilnius, département textile. Elle a poursuivi son cursus et amélioré ses compétences à l’Université d’art et de design d’Helsinki, au West Dean College of Arts (Royaume-Uni), à Konstnärernas Kollektivverkstad à Stockholm, au centre de tissage Tasara en Inde. Elle a présenté 30 expositions individuelles et participé à plus de 100 expositions collectives en Lituanie, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Pologne, en République dominicaine, en Suède, en Lettonie, en Estonie, à Taiwan… Elle est professeur et vice-rectrice des études à l’Académie des arts de Vilnius et membre de l’Association des arts lituaniens.
artiste

Johanna Bramble

Née en 1976, en France.
Elle vit et travaille au Sénégal. Elle est artiste et designer textile. Formée à l’École Supérieure des Arts Appliqués Duperré, puis à l’Atelier National d’Art Textile de l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle à Paris. Elle se spécialise en création textile au National Institut of Design d’Ahmedabad en Inde. Attirée par la richesse textile du Sénégal, elle installe son atelier à Dakar et travaille en collaboration avec des tisserands sénégalais qui utilisent les techniques traditionnelles de tissage. En 2009, elle crée le label Johanna Bramble Créations ainsi qu’un atelier de tissage avec des métiers à tisser traditionnels sénégalais. Elle met ainsi à l’honneur les tissus manjak, dont la fabrication nécessite la collaboration d’un tisserand et d’un assistant. En parallèle de son travail d’artiste, elle offre des formations autour du tissage pour l’autonomisation des femmes.
artiste

Gustavo Caboco

Né en 1989, à Curitiba (Paraná, Brésil).
Il a grandi dans un environnement urbain avec les histoires de sa mère, Wapichana, originaire de la terre indigène de Canauanim. Elle a quitté son village à dix ans en 1968. Les histoires qui accompagnent ce trajet de retour que l’artiste et sa mère ont entrepris en 2001 sur ce territoire, ont tracé le destin de l’artiste. Caboco ou caboclo renvoie à une identité insaisissable. Il s’agit d’un élément culturel incontournable de l’Amazonie brésilienne contemporaine. Ce terme de caboco, polysémique, peut concerner le métissage entre européens blancs et amérindiens. Gustavo Caboco a trouvé dans le dessin, l’écriture, la broderie, le son et l’écoute, des moyens de dialoguer avec les réalités et l’identité indigènes. Il explore les moyens de réfléchir au déplacement des corps indigènes, ainsi que les formes de (re)connexion avec les territoires indigènes originaux et les questions mémorielles.
artiste

Sabine Cibert

Née en 1956, en France. Elle vit et travaille à Lyon (France).
Après une formation d’architecte et une carrière dans la gestion de projets en urbanisme, elle se tourne vers la création textile. Son itinéraire est riche d’un double parcours professionnel et artistique, entre architecture et pratique textile. Elle se forme aux techniques traditionnelles du quilt. Elle assemble des fragments de textiles pour créer des compositions en relief de grand format, évocations contemporaines des tapisseries classiques. Affranchie des références du quilt traditionnel, elle invente un vocabulaire personnel par l’agencement de textiles très variés, collectionnés durant des années. Inspirées des forces de la nature, ses compositions constituent une transposition des forces telluriques et sonores de paysages intériorisés. Son travail privilégie ainsi la dynamique du changement d’état et du devenir. Son regard se porte particulièrement sur la colorimétrie.
artiste

Arnaud Cohen

Né en 1968, à Paris (France).
Arnaud Cohen est un artiste contemporain franco-portugais, sculpteur et plasticien. Il commence sa carrière d’artiste plasticien en 1997 en intégrant la Galerie Marwan Hoss (Paris et Bruxelles). À l’époque, sa pratique est entièrement tournée vers le collage, utilisant tous les matériaux existants, se refusant à peindre ou à sculpter pour « résister à toute tentation décorative ». Dans ses collages, on trouve des traces de sa vie personnelle et des pense-bêtes, ou des affiches érotiques. S’il traite des mêmes sujets de prédilections (la responsabilité individuelle dans le cadre de l’édification de destins collectifs), son travail évolue dans les années 2000. Il s’interroge sur la possibilité de parler d’art autrement (comment échapper à la loi du marché ?), mettant en avant toujours les mêmes artistes, les mêmes collections, les mêmes lieux, « souvent au profit d’une communication de groupe ».
artiste

Lucile Drouet

Née en 1983, en France. Vit et travaille à Doëlan (France).
Lucile Drouet est une artiste, tisserand de sons et designer textile. Elle est la fondatrice du studio Loxiale. Inspirée par la nature et la connexion avec l’environnement, elle travaille comme chercheuse et exploratrice pour donner une présence à la vibration, au rythme et au mouvement dans le textile. Elle utilise des matières et des teintures naturelles. Depuis ces quatre dernières années, l’essence de son travail s’articule avec le liège.
artiste

Severija Inčirauskaitė-Kriaunevičienė

Née à en 1977, à Vilnius (Lituanie).
Avec deux parents artistes, Severija a pu plonger avec aisance dans l’expression de sa créativité. Après avoir obtenu son diplôme d’études textiles (2003) à l’Académie des arts de Vilnius (VAA) et obtenu le diplôme de licence d’art, elle enseigne au département textile de la VAA depuis 2005. Elle s’est d’abord tournée vers le textile pour créer des costumes. Puis elle commence à travailler le métal en 2004, trouvant les tissus « trop souples ». Elle préfère les œuvres en trois dimensions, difficiles à obtenir avec des tissus. Elle se tourne vers des objets qui portent en eux une histoire, qui existent par eux-mêmes. Elle les transforme pour en explorer une autre facette. Elle a choisi le point de croix, le point le plus simple et le plus universellement utilisé. Elle aime ainsi associer deux arts bien différents pour parler de la condition humaine. Sortir la broderie, source d’apaisement, pour la disposer sur des objets rigides, masculins, permet à Severija de bousculer les codes.
artiste

Lina Jonike

Née en 1969, à Kaunas (Lituanie).
En 1987, elle est diplômée de l’école secondaire d’art J. Naujalis (spécialité graphisme). En 1988-90, elle se perfectionne dans l’atelier privé d’anatomie et de peinture d’Aismutis Aleksandravičius. En 1989-95, elle étudie à l’Académie des arts de Vilnius et à l’Institut des arts de Kaunas, où elle obtient la spécialité d’artiste textile. L’artiste participe à des expositions depuis 1993. Elle crée des œuvres d’art contemporain en utilisant des moyens artistiques textiles comme la broderie. Lina est une brodeuse conceptuelle. Elle débute en brodant des corps, des photos de corps imprimées sur tissu. Son objectif principal est la recherche de l’identité. Certaines de ses œuvres sont brodées sur toile tandis que d’autres créent l’illusion d’un travail d’aiguille traditionnel. Les relations, l’identité nationale et l’histoire de la Lituanie, les conflits de générations ou les souvenirs sont des sujets importants pour elle.
artiste

Morta Jonynaité

Née en 1995, en Lituanie.
Morta est diplômée en 2020 de l’Académie Gerrit Rietvield d’Amsterdam. Elle se concentre sur les éléments les moins visibles et saisissables du monde, afin de composer de nouveaux récits et de transcender notre perception de la réalité. Elle crée des installations atmosphériques et tactiles, qui invitent les visiteurs à s’échapper de leur rythme quotidien. Avec un soin particulier pour les techniques artisanales et textiles, les éléments coexistent dans une histoire cohérente. Récemment, elle s’est concentrée sur les phénomènes de transition dans le monde – comme l’espace entre la mer et le rivage. Son principal objectif avec ses œuvres est d’offrir une brève évasion de la période chaotique que nous vivons dans un moment ludique et tranquille.
artiste

Majida Khattari

Née en 1966, au Maroc.

Elle vit et travaille à Paris (France). Fondant son travail sur la dialectique du visible et de l’invisible, de la présence et de l’absence et de la dimension politique du corps de la femme, Majida Khattari propose des photographies sensuelles sur lesquelles des femmes portent des burqa, hijab et niqab. La volupté des drapés, la richesse des motifs appliqués et des techniques utilisées servent ici un discours critique sur le regard extérieur, blanc, occidental et masculin qui fétichise, exotise et féminise à outrance l’expérience vécue de celles qui portent le voile. Ce retournement du regard occidental doit se lire dans la lignée des travaux décoloniaux amenés par Edward Saïd et permet à l’artiste de rendre compte des préjugés occidentaux. 

artiste

Rieko Koga

Née en 1971. Elle vit et travaille à Paris (France).
Installée à Paris depuis 2004, Rieko Koga exprime spontanément son art à travers les fils et les aiguilles, sans travail préparatoire. Ce langage intime, poétique et secret est le fruit d’une pratique spirituelle de la broderie. Elle y inscrit ses rêves, ses prières et ses souvenirs. Matérialisant ses pensées dans la réalité, les imprégnant dans un espace concret, elle donne à voir son univers au public qui le traverse.
artiste

Guda Koster

Guda Koster vit et travaille entre Amsterdam (Pays Bas) et Berlin (Allemagne).
Après des études en sculpture et textile, elle décide de combiner ces deux directions. Artiste visuelle, elle réalise des installations, sculptures, performances et photographies dans lesquelles les vêtements jouent le rôle central. Elle utilise des couleurs vives, des vêtements aux motifs graphiques qu’elle met en scène, « des sculptures vivantes » qu’elle immortalise en photo. Ainsi, les vêtements, formes d’art visuel, expriment la façon dont nous nous percevons et notre relation au monde. Ses œuvres sont empreintes du quotidien, d’une légère critique sociale, d’ironie et d’humour. Elle aime jouer avec l’illusion et le contraste entre le visible et l’invisible. Les visages cachés derrière de petites maisons, des formes géométriques ou certains signes sociaux ou religieux, effacent les frontières entre les personnes et leur environnement.
artiste

Mehdi-Georges Lahlou

Né en 1983, aux Sables d’Olonne (France).
Franco-marocain, il vit et travaille à Bruxelles, Paris, Casablanca et Athènes. Il est formé à l’École Régionale des Beaux-Arts de Nantes (ERBAN), puis à l’Académie Sint-Joost à Breda (Pays-Bas). Son esthétique est transversale comme ses supports (photographie, vidéo, sculpture, installation, performance…). L’individu, le genre et la représentation sont au fondement de ses œuvres. De ces mises en scènes surréalistes et transgressives, des corps et des objets émergent. Corps, espace et mémoire composent chacune de ses performances, de ses sculptures ou de ses images. Toutes concourent à une évocation détournée de références culturelles, de convictions religieuses ou d’attributs sociaux. S’affranchissant des stéréotypes, il travestit son corps comme les traditions. Il n’est pas question de « choc des cultures » mais d’un double enfermement : sortir d’une culture, c’est être confronté à une autre culture qui enferme à nouveau.
artiste

Chunghie Lee

Née en 1945. Elle vit et travaille à New York (États-Unis).
Elle est artiste de renommée internationale, conférencière et écrivaine. Après une licence et un master des Beaux-Arts de l’Université Hongik à Séoul (Corée du Sud), elle étudie à la Rhode Island School of Design en 1994, et enseigne les arts textiles coréens dans cette même école depuis 1999. Son travail artistique se concentre sur la beauté cachée de la vie de femmes sans nom. Ses œuvres inspirées du Pojagi ou Bojagi (Po-jah-ki, tissu d’emballage traditionnel coréen) comprennent des installations et des vêtements en 2D et 3D. Souvent, ses vêtements deviennent un dialogue interactif avec des installations architecturales qu’elle réalise pour des sites spécifiques.
artiste

Krista Leesi

Née en 1966, à Kressaare (Estonie).
Krista Leesi est artiste textile et designer. Son travail combine la tradition artisanale estonienne avec les techniques et formes d’expression de l’art contemporain. Elle est membre du département de design textile de l’Académie des arts d’Estonie, où elle enseigne l’art et le design textiles. Elle considère le motif comme « un langage qu’[elle] connai[t] ou un outil de travail qu[‘elle] peu[t] utiliser » et qui raconte une histoire. Elle conçoit des motifs répétitifs pour une production à grande échelle. Dans ses projets artistiques personnels, elle subvertit les techniques traditionnelles : crochet, broderie, etc. en utilisant des matériaux jetables ou de tous les jours. Son approche est ludique. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages, dont un livre où la terminologie textile est analysée à travers le langage des objets.
artiste

Roméo Mivekannin

Né en 1986, à Bouaké (Côte d’Ivoire).
Il vit et travaille en France et au Bénin. Il est artiste, peintre et écrivain. Après des études en ébénisterie et histoire de l’art, il intègre l’École nationale supérieure d’architecture de Toulouse, dont il est diplômé en 2015. Après une thèse au sujet de « L’Afrique post coloniale, mémoire et photographie : des lieux au Bénin », il poursuit ses recherches. Il expérimente divers supports de la sculpture à la peinture et construit sa démarche artistique. Il intègre ses créations au sein d’une temporalité ancestrale, fabriquant ses propres rituels, en écho à la cosmologie vaudou du Bénin. À l’image d’un rite initiatique, l’artiste plonge les draps qui composent le fond de ses œuvres dans différents bains de solutions rituelles, certaines d’entre elles ayant été enterrées à certains endroits du monde, en lien avec l’histoire de la colonisation. Le temps de ces draps, hérités et usés, se mêle aux temporalités évoquées par les sujets de ses toiles. La mémoire et le temps deviennent la matière de ses œuvres.
artiste

Pascal Monteil

Né en 1968, en France.
Il vit et travaille en France. Après des études à l’Ecole des Beaux-arts de Nantes, à Cergy-Pontoise et à la Villa Arson, Pascal Monteil débute un long voyage en Asie qui durera trente-cinq ans. En 2017 suite à l’exposition « Je ne reconnais pas le soleil » à Tarascon, il installe son atelier à Arles. Alors que les nouvelles technologies occupaient une place prépondérante au début de son parcours artistique, Pascal Monteil utilise désormais la broderie comme seul moyen d’expression. Les motifs qu’il brode mêlent les civilisations et se nourrissent de ses nombreux voyages. Il crée des espace-temps invitant à une expérience d’ouverture vers l’altérité et le cosmos.
artiste

Cécile Ndiaye

Cécile Ndiaye vit et travaille à Dakar (Sénégal).
Elle développe une démarche artistique dans laquelle le design, l’artisanat et l’art cohabitent en permanence dans un système de pensée engagé et responsable. Elle se nourrit en continu des cultures locales, des traditions artisanales et des ressources disponibles dans son environnement, et en fait sa propre lecture pour proposer de nouvelles narrations. A travers son travail elle acquiert, documente et expérimente des connaissances et des techniques traditionnelles du cuir en Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, elle crée la maison de maroquinerie « Studio Wudé ». Attachée au mieux-être social et individuel par l’expression collective, la valorisation des compétences endogènes et la capacité à créer de la valeur, elle ne cesse de faire évoluer les processus de création et d’organisation afin que Studio Wudé soit pour chaque artisan un lieu d’invention et d’affirmation, un catalyseur de talents, un révélateur des possibles.
artiste

Laima Orzekauskiene

Née en 1959, à Vilnius (Lituanie).
Elle étudie à l’Institut d’Art d’État et obtient la spécialité d’« artiste textile ». Devenu Institut d’Art de Kaunas en 1980, depuis 1987 elle y est chargée de cours, depuis 1996, elle dirige le département textile et depuis 2007, où elle enseigne. Lauréate du prix culturel national, elle est membre de l’union des artistes lituaniens. Son travail s’attache aux traditions et signes de la vie quotidienne. Les tâches banales et quotidiennes, les motifs et les occupations des gens lui donnent des idées. Elle voit le reprisage comme un rituel traditionnel textile. Sur le plan technique et visuel, ses œuvres sont basées sur des techniques traditionnelles et d’anciens motifs de rayures lituaniennes, tout en utilisant le tissage..
artiste

Eglè Ridikáitė

Née en 1966, à Kupiškis (Lituanie). Elle vit et travaille à Vilnius (Lituanie).
Elle obtient en 1997 une maîtrise au département peinture de l’Académie des arts de Vilnius. Eglè est peintre conceptuelle et développe une technique originale, combinant des méthodes issues du graffiti et de la peinture traditionnelle. Depuis les années 1990, elle expose en Lituanie et à l’étranger. Sa série de peintures, We Are Guests, représente les fragments mis au jour de la Grande Synagogue de Vilna, et constitue un rare exemple de traitement de la mémoire collective et du patrimoine juif dans l’art contemporain lituanien. Les enquêtes sur cette présence et cette absence, menées par des artistes contemporains ont largement contribué aux discussions sur la mémoire collective et sa cartographie contemporaine à Vilnius et ailleurs. En 2020, elle reçoit le plus haut prix national lituanien de la culture et des arts pour avoir souligné l’importance du patrimoine culturel dans la peinture contemporaine.
artiste

Rossy de Palma

Née en 1964, à Palma de Majorque (Espagne).
Rosa Echave, Rossy de Palma est une artiste autodidacte et pluridisciplinaire surtout connue en tant qu’actrice. Après avoir créé un groupe musical en 1984, elle rencontre Pedro Almodovar qui lui donne son premier rôle au cinéma dans La loi du désir. S’en suivront quatre rôles dans les films d’Almodovar et une soixantaine de films. Très vite, son physique hors du commun et son autodérision séduisent les créateurs de mode tels que Jean-Paul Gaultier, pour qui elle sera mannequin lors du dernier défilé haute couture de la maison en 2019. En tant que plasticienne, ses voyages l’amènent à réaliser des autoportraits masqués à partir de textiles et accessoires locaux. Son corps devient ainsi le support de la mémoire de l’instant et de l’espace alentour.
artiste

Jurga Šarapova

Née en 1965, à Vilnius (Lituanie).
Elle utilise les textiles, la peinture et le dessin. Elle réalise des masques, des costumes singuliers et des travaux graphiques. Elle ne souhaite pas réaliser de séries ou de bandes dessinées, mais veut écrire la même chose sans jamais répéter les personnages, car tout être est unique. Sans plan préconçu, elle offre au spectateur curieux quelques « clés » de compréhension. Son œuvre est d’une immense densité, comme des récifs coralliens. De manière sauvage, elle couvre tout ce qui l’entoure : listes d’archives, coupures de journaux, emballages, etc. Le tout est incorporé dans les blocs multidimensionnels de dessins. Elle veut que la créativité débridée et non planifiée éclate à travers ses œuvres.
artiste

Ana Silva

Née en 1979, à Calulo (Angola).
Elle vit et travaille au Portugal et en Angola. Elle obtient un diplôme de l’École Supérieure Ar.co (Centre d’art et de communication visuelle) de Lisbonne. Elle pratique la peinture et la sculpture et réalise des installations. C’est d’abord par la pluralité des matériaux que s’exprime la créativité d’Ana Silva. La toile, le bois, le métal, l’acrylique ou le tissu sont les matières qui l’entourent et les médiums de son art. Elle utilise des objets délaissés et des objets ayant vécu. Elle détourne l’usage des sacs en raphia ou autres napperons sur lesquels elle opère un véritable travail de mémoire. Elle privilégie la couture et associe la dentelle aux couleurs et tissus africains. Pour Ana Silva, l’art est le témoin de sa culture métissée. Son esthétique est une histoire délicatement suggérée derrière les dentelles et les filets où se dévoilent des figures féminines. Son art de la broderie en est imprégné. Également écrivain, Ana Silva accompagne de poèmes ses séries.
artiste

Fatim Soumaré

Née en 1989 à Dakar.
Fatim Soumaré est une artisane designer autodidacte. Elle grandit auprès d’une mère artisane teinturière et commerçante de tissu « thioup », et débute très tôt l’apprentissage de la couture auprès du tailleur de son quartier. Elle crée TEXMODE LAB, dans le golfe du Morbihan pour repenser l’industrie textile en utilisant des matières d’antan et respectueuses de la nature, et l’exploration de fibres textile du « futur » telles que les algues. En septembre 2020, elle organise un voyage de retour aux sources au Sénégal et décide de ne pas prendre le vol retour. En décembre 2020 elle crée FALÉ, un label de mode durable, aujourd’hui composé de 200 artisanes fileuses de cinq villages enclavés de la région du Sine Saloum, au sud-ouest du Sénégal, et d’un atelier lab à Fimela. Pour l’heure, la structure est dédiée à la création et la pérennisation d’une chaîne de valeur équitable autour du coton bio et pluvial.
artiste

Moffat Takadiwa

Né en 1983, à Harare (Zimbabwe).
Il vit et travaille dans le quartier de Mbare à Harare, l’un des plus grands centres de recyclage et d’économie informelle du pays. Il obtient une licence au Harare Polytechnic College en 2008. Né après l’indépendance, son œuvre traduit ses préoccupations liées à la consommation, aux inégalités, au post-colonialisme et à l’environnement. Sa pratique artistique est un levier pour la réhabilitation de sa communauté, il travaille avec de jeunes artistes et créateurs locaux, pour fonder le premier quartier artistique au monde employant des matériaux reconvertis. Il crée des sculptures étonnantes qui agissent comme des portraits décalés du style de vie et du système politique et culturel de la société du Zimbabwe. Ses sculptures envoûtantes ressemblent de loin à des œuvres textiles conventionnelles, mais sont composées de fragments de débris humains, des canettes de soda, de brosses à dents. Avec humour, il interroge la domination culturelle qui se lit dans la domination des produits de consommation qui envahissent le continent africain. Répondant au mouvement Rhodes Must Fall en Afrique du Sud, qui appelle à la décolonisation de l’éducation, le travail de Takadiwa suggère un démantèlement du savoir institutionnalisé tout en formant un nouveau langage d’indépendance.
artiste

Peter Taylor

Peter Taylor Tjutjatja est né en 1940 et mort en 2014, à Oodnadatta (Australie).
Enfant, il voyage avec son père, de station en station, jusqu’à Hermannsburg, une communauté Arrernte occidentale dans les monts MacDonnell. Hermannsburg, dans le centre de l’Australie, est la patrie d’Albert Namatjira, le peintre aborigène le plus célèbre. Peter a été influencé par les paysages du désert peints par cet artiste. Il a assisté à une exposition d’Albert Namatjira à Adélaïde, ce qui lui a donné la nostalgie de son ancienne patrie. Il est ensuite retourné à Alice Springs à vingt ans, où il a commencé à peindre des paysages à l’aquarelle. Il a passé de nombreuses heures à peindre aux côtés de Clem Abbott et Keith Namatjira, où il a approfondi ses compétences initiales en dessin et en peinture. Il a notamment été chargé par la princesse Anne de peindre cinq paysages d’Australie centrale.
artiste

Joana Vasconcelos

Née en 1971, à Paris (France). Elle vit et travaille à Lisbonne (Portugal).
Elle est sculptrice et artiste multimédia. Formée à l’école d’art Ar.co de Lisbonne entre 1989 et 1996. Son processus créatif est basé sur l’appropriation, la décontextualisation et la subversion d’objets préexistants et de réalités quotidiennes. À partir d’ingénieuses opérations de déplacement, proches du ready-made et des nouvelles grammaires réalistes et pop, l’artiste offre une vision complice et critique de la société contemporaine. Elle étudie les constructions de l’identité collective, notamment celles se référant au statut de la femme, aux différences de classe ou à l’identité nationale. Elle aime les interventions in situ et dans l’espace public. Elle connaît un succès international lors de la première biennale de Venise organisée par des femmes avec The Bride en 2005, suivie de Trafaria Praia, le premier pavillon flottant de la biennale représentant le Portugal en 2013. Joana Vasconcelos est la plus jeune artiste et la seule femme jamais exposée au château de Versailles (nombre record de 1,6 million de visiteurs).
artiste

Jeanne Vicérial

Née en 1991, à l’Isle-sur-la-Sorgue (France). Elle vit et travaille en France.
Elle est artiste et designer. Après des études de costumière et maroquinerie, puis un Master en Design vêtement à l’École des Arts Décoratifs de Paris en 2015, elle engage une thèse de doctorat SACRe (Sciences, Arts, Création, Recherche) soutenue en 2019. Elle approfondit sa recherche par la mise au point d’un procédé robotique breveté, permettant de produire des vêtements sur-mesure et sans chute : le « prêt à mesure ». Elle propose une alternative à la surproduction de vêtements, au diktat des normes qui contraignent les corps à s’adapter. Elle souhaite créer des vêtements anatomiques au plus près de nos corps. Après un passage chez Hussein Chalayan, elle crée le studio de recherche et création Clinique vestimentaire. Elle invente le « tricotissage » : à partir de données corporelles mesurées à la main puis numérisées, elle tisse des vêtements sur mesure à partir d’un seul fil recyclé. Elle initie de nombreuses collaborations avec des artistes d’horizons divers.
artiste

Monika Žaltauskaitė Grašienė-Žaltė

Née en 1975, à Kaunas (Lituanie). Elle vit et travaille à Kaunas.
Professeure associée à la faculté de Kaunas de l’Académie des arts de Vilnius, directrice du département textile et co créatrice de la Biennale de Kaunas. Elle a appris la technique du tissage jacquard et l’expression visuelle de son travail repose sur les principes du tissage jacquard assisté par ordinateur. Les textiles sont sa source d’impulsion créative. Plus qu’un acte de créativité féminine et qu’une technologie de fil intelligente, la « textilité » ne se limite pas aux textiles, mais est à la base de tout phénomène existentiel. Elle est conceptualisée dans le travail de l’artiste par la photographie, la sculpture et l’installation. Dans ses dernières œuvres, l’artiste réfléchit à la relation entre la technique féminine archaïque du tissage et la technologie informatique, notant que le système numérique binaire des pixels est depuis longtemps encodé dans le système noué du tapis.
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